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Enceintes intelligentes : Vos murs ont des oreilles

Les enceintes intelligentes commercialisées par les géants du web ne font pas qu’obéir au doigt et à l’œil. Elles enregistrent !
Les ordres vocaux voire les propos tenus dans l’intimité familiale suscitent dès lors bien des convoitises. La vigilance s’impose.

 

Des enceintes très ou trop intelligentes

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Les enceintes intelligentes complètent idéalement l’univers de la domotique. Tels de véritables assistants personnels, ces petits bijoux de technologie facilitent le quotidien. Reliés aux objets et appareils connectés de la maison, de la cafetière aux volets roulants en passant par la chaudière, ils répercutent les ordres reçus, à même de «â€¯comprendre » les mots prononcés par leur propriétaire.

Conçues par Amazon, Google ou Apple, les enceintes attendent un signal ou des mots clés pour effectuer la tâche commandée. Un pas de plus dans la société connectée qui tiendrait de l’anecdote si des bugs n’avaient été observés. Aux États-Unis, un journaliste constate que son enceinte Google enregistre les discussions sans y avoir été invitée. La société admet un dysfonctionnement et désactive un bouton qui s’allumait de manière intempestive. Toujours outre-Atlantique,
Amazon a livré à la justice les données enregistrées par une enceinte découverte au domicile de la victime d’un meurtre !

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« Les enceintes intelligentes constituent une mine d’informations sur leurs propriétaires, exploitable à souhait. »

 

Une mine d’or de données

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A l’instar des formulaires et profils remplis sur Internet et des historiques de navigation, sans même évoquer le « phishing », les données enregistrées par les enceintes intelligentes constituent une mine d’informations sur leurs propriétaires. Notamment avec les aspirateurs automatiques, ils permettent de mesurer la taille des pièces et l’espace entre les murs et les meubles. Ces informations renseignent sur la catégorie socioprofessionnelle des propriétaires.

Un trésor potentiel qui ne laisse pas insensibles les publicitaires, ou dans certains cas, les autorités, et constitue une menace certaine quant au respect de la vie privée de millions d’utilisateurs.

La première faille que présentent les enceintes tient dans les conditions de stockage des informations enregistrées via le cloud. La seconde vient de l’enjeu commercial que revêtent ces données si une fois transmises à la société qui conçoit les appareils, elles sont vendues ou piratées. Les heureux propriétaires d’assistants virtuels se sentent alors trahis comme ils l’auraient été par un employé en chair et en os ayant divulgué à des tiers les secrets du foyer.

 

Éviter les cadeaux empoisonnés

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Puisque les experts prévoient une forte hausse des ventes d’enceintes intelligentes lors des fêtes, des précautions s’imposent. Chargée en France de veiller à la régulation des données personnelles dans l’univers numérique, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) met en garde le public. Elle conseille d’encadrer les interactions de ses enfants avec ce type d’appareils et de couper le micro ou éteindre l’appareil quand on ne s’en sert pas ou «â€¯lorsqu’on ne souhaite pas pouvoir être écouté ». La CNIL rappelle également que « tout propos est susceptible d’enrichir les profils publicitaires ». D’où l’intérêt d’effacer régulièrement l’historique de l’enceinte.

Reste une question, d’ailleurs insoluble. Quand bien même Google et consorts respecteraient les lois en vigueur sur la protection des données personnelles et ne les diffuseraient qu’avec l’accord express des intéressés, quid en cas de piratage à grande échelle comme Yahoo ou Uber en furent récemment victimes ?

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